Test du EinScan-SP de chez Shining 3D

Test complet du scanner 3D EinScan-SP Shining 3D par Guillaume Mercier pour Nozzler.fr

Sous l’impulsion du premier article de Gauthier Le Rouzic, nous avons entamé une série de tests de plusieurs scanners 3D, portables ou non, pour vous, nos chers lecteurs et fidèles abonné(e)s de Nozzler.fr.

Il était temps me direz vous ! Oui vous répondrais-je, mais il nous semblait opportun d’attendre un peu le développement de la technologie, qui malgré de grosses avancées n’est pas à la portée de toutes les bourses des makers. 

Nous nous retrouvons donc aujourd’hui pour le test du scanner EinScan-SP de la marque Shining 3D, une des leaders actuels des scanners de bureaux et des scanners portatifs. Ce scanner se situe dans une gamme de prix autour de 2300 – 2500 euros.

1 – Unboxing / Présentation :

Dans la partie supérieure de la boite, vous avez cette jolie petite trousse contenant la plaque de calibration de l’appareil et à droite son support, qui vous sera utile lors du démarrage du scanner afin de calibrer l’optique.

Voici la fameuse plaque de calibration, je vous expliquerez le fonctionnement plus bas dans l’article.

et là le petit support qui maintient efficacement la plaque de calibration sur le plateau rotatif.

En haut, ce qui ressemble fortement à un capteur Kinect, c’est le système optique du scanner, ses yeux en quelque sorte. Sur la droite vous apercevez le plateau tournant, parsemé lui aussi de repères améliorant l’orientation dans l’espace de la pièce à scanner.

Voila le magnifique scanner de chez Shining 3D une fois assemblé, l’assemblage est super rapide, en 5 minutes il est opérationnel.

Caractéristiques techinques du EinScan-SP de Shining 3D :

• Nous sommes sur un mode de numérisation fixe ou rotatif, le sujet est placé sur une platine capable de faire des rotation à 360°, il n’a pas de mode nomade.
• L’alignement se fait à partir des marquages de cible codées de la platine rotative. Sa précision est inférieure ou égale à 0,05 mm, oui, vous allez pouvoir scanner des détails de de 0.05 mm.
• Son volume d’analyse minimal est un cube de 30x30x30 mm et son volume d’analyse maximal atteint 200x200x200; et en mode fixe, sans la platine rotative un volume de 1200x1200x1200 mm.
• Surface de capture en mode immobile, c’est à dire en capture unique, comme une photo : 200x150mm.
• Sa vitesse de numérisation est inférieure à 4s par vue.
• Le précision de distance entre deux points  : 0,17 mm ~ 0,2 mm.
• Peut-on scanner les textures ? Oui.
• Format de fichier de sortie : OBJ, STL, ASC, PLY, 3MF, P3
• Résolution de la caméra : 1.3 millions de pixels.
• Source lumineuse : nous sommes sur une source de lumière blanche, comme beaucoup de ses homologues de cette catégorie de scanner.
• La distance d’immobilisation : 290 ~ 480 mm.

Il vous faudra une belle configuration PC/Mac, je vous donne la configuration PC, vraiment ras des pâquerettes pour vraiment en profiter :

• USB: 1 ×USB 2.0 ou 3.0;
• Système d’exploitation: Win10 (64 bits);
• CPU: Dual-core i5;
• Mémoire vive : 8 G et c’est vraiment le minimum vitale
• configuration graphique minimale : Nvidia genre GTX 660 et supérieure, mémoire graphique au minimum  2G couplée à une mémoire vive de 16G.

Sans cette configuration minimum passez votre chemin ou courez vous équiper d’un PC vitaminé, sinon le soft fourni avec la scanner vous dira simplement au démarrage : “Impossible de Scanner, configuration PC insuffisante”, je parle en connaissance de cause, et c’est relativement frustrant, croyez moi !

L’ensemble monté est assez léger, autour de 4 kg, pour une dimension de 570×210×210 mm. La platine mobile peut accueillir un maximum un poids de 5kg.

Voilà vous savez tout à présent sur ce bijoux de technologie de chez Shining 3D, je vais vous montrer quelques expérience que j’ai pu mener le temps du prêt de la machine, j’ai explorer plusieurs possibilité d’utilisation qui s’offre à vous et qui s’offre à tout possesseur de scanner 3D de bureau.

2 – Le logiciel :

Pour accompagner le scanner, un logiciel : ExScan est téléchargeable sur le site de la marque. Le logiciel est très puissant, c’est lui qui recombine l’ensemble des prises de vues réalisées par le scanner pour au final obtenir une image fidèle, exploitable, en 3 dimensions et exportable dans l’ensemble des formats cités plus haut.

Le logiciel est vraiment facile à prendre en main, l’interface est claire. Il dispose aussi de quelques fonctions comme le lissage par exemple très pratique sur certains scan, ce qui permet de retirer certains artefacts lumineux qui peuvent venir parasiter parfois votre capture d’objet.

Il vous permet en premier lieu de faire l’étalonnage de votre scanner a l’aide de la plaque en ardoise et d’une feuille blanche format A4 :

il vous faudra tourner 3 fois la plaque sur elle même et ensuite placer la feuille blanche de manière à calibrer correctement votre appareil, ces étapes ne sont pas à prendre à la légère et sont garantes d’un scan fidèle est réussi.

à l’ouverture vous choisissez le modèle de scanner qui correspond,

sur la gauche vous avez une ou deux petites fenêtres : c’est la vue des caméras, celle de gauche ou les deux, c’est au choix. En dessous vous avez les paramètres que vous définissez pour la qualité de votre scan : sa résolution, le nombre de tour de la table tournante, ou cliché seul, et différents paramètre d’exposition lumineuse : là il n’y a pas vraiment d’informations détaillées, excepté une aide contextuelle qui apparaît si vous laissez la souris sur le paramètres en questions ou si vous cliquez sur le “?” en haut à droite. En général on recommence une à deux fois, en changeant les paramètres, puis on garde le meilleur scan et ensuite le logiciel assemblera lui-même les différents clichés pour réaliser l’image en 3 dimensions.

certaines matières ou couleurs seront difficiles à scanner, nous l’avons déjà évoqué dans le précédent test de Gauthier Le Rouzic, le talc ou la poudre à scanner en bombe pourront améliorer les chose en matifiant l’objet; cependant, ici sur cette photo, il s’agit d’un escargot en pâte à modeler à paillette, je n’ai jamais réussi à scanner ses cornes.

Il suffit de placer les objets sur le plateau tournant puis de lancer la scanner selon les paramètres que vous avez déterminés et c’est parti :

vous pouvez vous aider de cale, en vous assurant qu’elle n’apparaît pas dans le champ des caméras pour accéder aux parties inférieures ou cachées par un surplomb.

Lors d’un scan, les parties jaune sont celles non détectées par le scanner, “alors, comment peut-on les voir?” me demanderez vous! C’est là que la puissance du logiciel intervient et reconstruit ces parties, les simule, de la façon la plus probable possible, efficace et pratique.
Vous comprendrez aussi facilement la puissance de calcul dont doit disposer votre ordinateur.

L’avantage de ces scanners à lumière c’est de pouvoir rendre la couleur des objets scannés, comme ici cette fève :

Vous avez vu sur la photo précédente la taille minuscule de cette fève, le rendu couleur est très réaliste. Ici je n’ai fait qu’un seul tour de table tournante mais il est possible d’en faire jusqu’à 36, améliorant à chaque fois vos scans mais rendant de plus en plus lourd le fichier de sortie…

Parlons un peu de la table rotative, la vitesse de rotation de la table est divisée en 10 niveaux: 1 étant la plus basse et 10 la plus élevée. La vitesse recommandée par défaut est de 8.
Vous pouvez décider par vous-même la vitesse dont vous avez besoin en fonction de votre objet numérisé.

Les degrés d’arc, ou étapes de rotation si vous préférez, soit combien de fois l’objet est scanné pendant un tour : prenons un exemple pour faire simple, si, pendant un tour la table s’arrête 6 fois, alors le degré pour un est 360°/ 6=60°, vous avez scanner votre sujet sur 60° d’arc, en combinant vitesse et nombre de tour vous arrivez à optimiser votre scan.

3 – Ingénierie – Rétro-ingénierie :

Postulat no 1 : je ne sais pas du tout modéliser, donc pour la première expérience j’ai utilisé deux raccords souples en caoutchouc qui aurait pu me servir à faire un raccord réducteur dont j’avais besoin, le souci c’est que ces deux raccords ne s’emboîtent pas les uns dans les autres, j’ai assemblé les deux pièces sur la table est j’ai scanné le tout :

Puis un petit coup de slicer :

et l’impression de la pièce fini, imprimée en TPU noir de la marque Eryone :

4 – Réplication d’objets dans tous les domaines :

Nous avons choisi un fichier étalon chez Nozzler pour nos tests scanner, nous l’imprimons, le scannons et comparons les résultats: le scanner Shining passe le test sans problème avec cependant une petite perte dans la profondeur des détails, la fonction lissage m’a même permis d’atténuer les layers visible du print d’origine :

fichier test,

j’ai perdu un peu dans la profondeur des cheveux, on remarque sur la gauche un petit manque de profondeur. Ne vous faites pas avoir par l’effet de perspective, les deux statuettes ont exactement les mêmes dimensions.

J’ai ensuite scanner le moule dentaire de ma petite fille qui a eu de l’orthodontie, et je l’ai imprimé :

Les détails sont fins et le resultat est complètement fidèle à l’original en plâtre et ce modèle ne craint pas l’humidité et ne cassera pas si je le laisse tomber 😉

J’ai aussi joué à l’archéologue qui veut garder une trace des fossiles qu’il étudie ou souhaite les manipuler sans crainte de les casser :

comme sur le buste nous perdons un peu en profondeur, mais j’ai aussi été limité par la puissance de mon ordinateur qui ne m’a pas permis de faire de scan en haute définition.

Enfin j’ai scanné des patins de chaise de jardin, ils sont morts et j’ai entrepris de les imprimer en TPU :

5 – Un scanner de bureau EinScan-SP Shining 3D, ça vaut le coup ? 

Justement, le coût, parlons-en! Le scanner est vendu un peu plus de 2000 euros, sans compter un PC assez haut de gamme pour pouvoir l’exploiter vraiment pleinement: ça n’est pas à la portée de tous les makers.

Pour un professionnel c’est un produit remarquable et facile d’utilisation au quotidien: rapide, précis, avec un logiciel facile à prendre en main, Shining 3D a pensé à tout. La rapidité de capture du scan est un vrai atout et en fait de lui un super scanner de bureau.

J’attends cependant l’évolution de ce genre de produit qu’on commence seulement à voir venir sur le marché, le fait de ne pouvoir scanner des matériaux réfléchissant ou brillant qu’en les matifiant avant, pose un problème, la marque qui s’affranchira de cette écueil aura, à coup sûr, remporté le jackpot.

Retrouvez mes deux vidéos TikTok qui parle aussi de ce scanner de bureau Shining 3D :

Merci à Nozzler et à Shining3D de m’avoir fait confiance pour ce test. Restez connectés sur nos réseaux et notre Insta où nous postons régulièrement nos réalisations avec les matériaux et produits testés sur Nozzler.

Test réalisé par Guillaume Mercier pour Nozzler.